mercredi 30 septembre 2009

Le Roman de Pornic (3)


Plutôt que d'attendre ce Roger qui n'était pas là on l'oublia. Les filles défirent leurs malles, admirèrent le charme désuet et la magnificence de chaque pièce, la grande cuisine, la salle à manger, la bibliothèque comprenant des ouvrages de philosophie, d'architecture et de littérature navale, et les trois chambres. Ainsi que la veranda, superbe véranda, derrière ses fenêtres on ne distinguait rien, nul horizon, rien d'autre que l'océan et le ciel fondant l'un en l'autre.
On fit la sieste, on lut, on se promena et l'on rédigea le roman de Pornic. On observa à la jumelle des bancs de mouettes sises sur les vaguelettes, on observa à l'oeil nu une ronde d'oiseaux planant sur les vents. Enfin ce fut l'heure pour Mélisande de se mettre en route pour accueillir Roger à la gare. Ses amies était fort interpellées par cette arrivée improvisée et se demandaient bien quel type d'homme serait Roger. Surtout elles s'etonnaient, croyant l'histoire liant à lui Mélisande anéantie par la distance. Qu'en serait il une fois les deux amants réunis ? La question fut évoquée et enterrée, ce n'était pas leur affaire. Se réjouir de rencontrer quelqu'un de nouveau, voilà ce que dictait leur sens inné de la bonne conduite. Gabrielle déclara même cette phrase qui restera dans les annales du Savoir-Recevoir : « Une présence inconnue, donne du charme au week end!»

Le garde manger se trouvait partiellement rempli par l'un des frères ainés de Gabrielle, Aurèle, reparti le matin même pour la capitale. Dorothée jetta un coup d'oeil aux étagères et au frigidaire, s'exclama « Dessert mousse au chocolat! Cela vous convient-il ? » Elle se lança dans la cuisine sans même attendre de réponse.
L'heure des emplettes arrivée, Clarisse et Gabrielle entrèrent dans la cuisine, mi-alléchées par l'odeur du chocolat et du beurre fondus, mi-impatientées d'attendre Dorothée. Elles la surprirent en plein combat avec des blancs d'oeufs, qu'elle battait sans répit d'un fouet mu par la force du poignet.
« Je suis désolée... Il n'y a pas de robot electrique, cela ralentit le processus... Esperons que ces efforts musculaires paieront, que la mousse gagnera en légèreté! »
C'est Gabrielle qui répondit :« Cest remarquable ta bonne volonté... Cependant... Sache que je n'aime pas la mousse au chocolat, c'est un dessert fade à la consistance déplaisante ». Dorothée blêmit.

mardi 29 septembre 2009

Immeubles abandonnés à Paris




Rue des Orteaux, 75020

vendredi 25 septembre 2009

Le roman de Pornic (2)


Gabrielle désirait ardemment reprendre possession de cette maison; et en y retournant se faisait violence. Pornic avait été le théâtre de querelles familiales pénibles, Gabrielle n'y associait aucun heureux souvenir – seulement des cauchemars d'enfant et des rancoeurs d'adulte à l'égard de discordes insensées. Elle comptait beaucoup sur le week end entre amies pour habiter la propriété d'un regard nouveau. Les trois filles furent attentives à ses propos; et la rassurèrent à grands éclats de voix : « Nous, nous sommes simplement ravies que tu nous invites, Gab! C'est une chance que d'avoir cette maison. C'est une chance que tu nous y convies!»

En leur fort intérieur cependant, elles craignaient un syndrôme fréquent en voyage : « N'allons pas toutes nous détester rapidement, créant ainsi un véritable enfer ? » Ces pensées furent mises de côté, et toutes souriaient sincèrement.

Le train arriva bientôt à destination, au coeur même de Pornic sous le petit jour. Les jeunes femmes traversèrent la ville dans l'attente de découvrir cette demeure qui bravait l'océan, leur villégiature impromptue de quelques jours. La ville elle-même, elles ne la regardaient pas trop, certes d'emblée elle leur plut, mais l'alternance de somptueuses maisons bourgeoises et desdiscrets pavillons de pêcheurs ne faisait que rythmer leur attente et leur excitation d'arriver au terme de la promenade. Quelle ne fut pas leur enthousiasme de l'atteindre enfin, et de découvrir la maison de Gabrielle ! Celle-ci n'avait pas menti; accrochée à un amas de rochers tourmentés, Ker Selene surplombait la mer, la mer qui assaillait la côte de ses flux et reflux en un défi éternel.

Alors qu'elle n'avait pas même franchi le portail, retentit la sonnerie d'un téléphone portatif. Mélisande s'excusa et s'isola pour répondre. Elle revint, et annonça à Gabrielle et aux deux autres que d'ici la fin de la matinée, un ami viendrait les rejoindre. Son ami, ex ami, Roger, qu'aucune autre ne connaissait encore.

mercredi 23 septembre 2009

Le Roman Fleuri de Pornic (1)


Gabrielle avisa ses amis en début de semaine : rendez vous vendredi à 6h le matin Gare Montparnasse, sur le quai en direction de Nantes. Le jour dit, elles furent trois à se présenter : Mélisande, Dorothée et Clarisse; enthousiasmées par la perspective d'évasion maritime, de rentrouvailles avant la rentrée et de balades à travers les rochers.

L'océan présageait de refléter les couleurs d'un ciel violent chargé des tempêtes d'automne, d'un ciel violent laissant de ci de là pointer les rayons du soleil d'été. L'aube apparu alors que la petite troupe seyait déjà dans le fiacre sur rail, et jouait aux devinettes.

« - C'est dans les nuages, mais ça ne tombe pas ? » Le gris. « Je ne peux pas le voir de là où je suis, seulement si je me retourne ? » Le marteau brise vitre. « C'ets un concept inventé par l'homme, mais qui existait avant lui, et ce n'est pas Dieu, mais peut-être ? » Le progrès. « Excusez moi mesdemoiselles, ce train va-t-il à Hendaye ? » Non il n'y allait pas, et cette question entraina une petite mésaventure tout à fait cocasse.

Une famille s'était méprise en s'installant dans le train rapide, une famille qui ne parlait ni le français ni l'anglais. Au grand étonnement de tous, Mélisande se mit à parler la langue inconnue de ces braves gens; et à la parler couramment ! Mélisande stoppa le controleur, et lui exposa la situation. Le controleur se prénommait Dominique, il était gros et suintant. La sueur perlait de ces sourcils, escaladait la rondeur rougeatre de sa joue puis se perdait dans la graisse.

Il était embarrassé de la situation problématique de cette famille; et hautement reconnaissant du savoir de Mélisande. Qu'aurait-il fait sans elle ! Il le lui demanda, et lui dit qu'il lui offrait un café au bar comme gratification. Quel privilège... La polyglotte s'y rendit avec Gabrielle, qui n'osa demander un café elle aussi à cet homme se révélant misogyne et ennuyeux. Pendant ce temps, Dorothée et Clarisse, qui ne se connaissaient que superficiellement jusqu'alors, riaient bien de s'imaginer leurs amies en rendez-vous avec cet homme bedonnant. Ha ha!

Gabrielle et Mélisande revinrent, et en chemin Gabrielle confia à ses amies que l'échappée à Pornic comportait un enjeu caché, plus intime...

(à suivre)


jeudi 17 septembre 2009

Pénitents Noirs










lundi 14 septembre 2009

dimanche 13 septembre 2009

vendredi 11 septembre 2009

Limoges près de la gare



ancien squat

jeudi 10 septembre 2009

EN VILLE !

petit faubourg manigne

Place des bancs


bd georges dumas/ rue delescluze

mercredi 9 septembre 2009

La Jourdanie


(en face)